Ciao Adios I'm done || Rebehka V. Emerson

Tu n'as pas vraiment eu une vie pleine de rebondissement, de péripétie en tout genre. Non vraiment rien de bien intéressant à raconter aux personnes qui t'entourent. Tu es née en juin. En Écosse, plus précisément. Tu es issue d'une moldue et d'un sorcier, qui s'aimaient plus que tout, et tu étais le fruit de leur amour. Tu fus d'ailleurs leur première enfant. Celle que l'on chérissait, tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes, chaque seconde de ta vie était une partie d'amour. Tu ne manquais absolument de rien. Tes parents étaient aisés, ainsi pouvaient-ils se permettre quelques fantasmes. A t'offrir. Tout ce que tu souhaitais, tu l'avais. Mais contrairement à beaucoup de personne, cela ne t'est pas monté à la tête. Tu ne t'es pas mise à profiter de cette facilité à tout obtenir pour subvenir à tous tes désirs. Car tu as tout de même appris, toi-même, à te satisfaire de ce que tu avais déjà, sans pour autant envier d'autres choses. Comme les vitrines remplies dans ces ruelles, ou les jouets que les enfants avaient, mais pas toi.


Depuis toute petite, tu avais une passion. Celle d'aller observer les étoiles avec ton grand père. En haut d'une colline, avec un télescope. Ton grand - père t'avait appris toutes les constellations qu'il connaissait, et à force, tu les retenais, par cœur. Sur le bout des doigts. Chaque soir, tu passais ta tête par la fenêtre, pour tenter de reconnaître les constellations visibles par cette dernière. C'était évident que tu voulais faire un métier en lien avec les étoiles, les constellations, les planètes, tous ces astres que tu connaissais par cœur, alors que tu étais encore petite. Tes centres d'intérêts furent très vite marqués dès ton plus jeune âge, c'est certain.


Quand tu fus bercée par ton sixième printemps, une chose t'arriva, et ce fut l'événement le plus marquant de ta vie, sans aucun doute. Alors que tu étais assise, à côté de ton grand-père toujours en train d'observer les astres, ton regard s'était arrêté sur la cigarette qu'il avait sorti. Une habitude qu'il avait certes. Sauf que sans même sortir son briquet, cette dernière s'était allumée et s'était éteinte quand tu avais arrêté de la regarder. Ce jeu de regard avec la cigarette avait duré cinq bonnes minutes, avant que ton grand-père te prenne dans ses bras, te chuchotant à l'oreille que tu étais une sorcière. Une sorcière, donc que tu avais des pouvoirs comme ton père. C'était beau, tu fus très heureuse de le découvrir.


Tu fus moins heureuse quand un soir, alors que tu attendais ton grand père pour partir observer les étoiles, il ne vint pas. Un retard, ce fut ta première suggestion. Mais les minutes passaient, de plus en plus lentement, l'heure s'avançait, il se faisait de plus en plus tard. Ton père était venu, s'était agenouillé à ta hauteur, sa main pourtant si rassurante, était si tremblante quand il t'avait annoncé que ton grand père ne viendrait pas. Que maintenant, tu n'observerai plus les étoiles avec lui, maintenant, tu l'observeras lui dans les étoiles. Tu avais peut-être mis trois mois à t'en remettre complètement. Cela te manquait déjà. Tu sanglotais, chaque soir où habituellement, il venait te prendre, de son sourire charnel, qu'il te faisait tournoyer dans ses bras pour aller sur la même colline, constater que ce soir, Mars est aligné avec la Terre et la lune. C'est beau.
cela te manque.


C'est après ce moment que tu avais commencé à faire des crises de narcolepsie. A t'endormir n'importe où. Tu en avais fait parfois, très rarement, des crises de la sorte. Mais tu avais l'impression qu'elles s'étaient amplifiées depuis qu'Il était partit. Cela t'avait tellement traumatisé, cette perte de ton grand-père, que tes parents ont décidé de déménager en Angleterre, histoire que tu ne vois plus ces paysages si familiers. Que tu changes d'air. Que tu cesses de penser à Lui.


Tu avais commencé tes études à Poudlard, en étant une Serdaigle, la même maison que ton père. Tu fus mitigée, au fur et à mesure des années, en constatant que tes cours d'astronomie ne te servaient à rien, que tu savais déjà pratiquement tout. Tu commençais même à perdre goût à ce qui pourtant, te fascinait. Sa perte te marquait toujours autant. Et après ton obtention de ton diplôme, tu avais pourtant décidé d'abandonner les arts divinatoires, l'étude de tout ça. Et plutôt te diriger vers un parcours de journalisme. Comme ta mère. Mais tu n'as pas pu t'empêcher de prendre l'option divination. Car peut-être qu'au fond, tu voulais toujours avoir un peu de lien avec tout cet univers ? 


Tu as finit par décrocher un post, en tant que rédactrice au journal Sorcière Hebdo. Tu es fascinée par la catégorie « Horoscope » et n'hésite pas à y rédiger toi-même. C'est d'ailleurs à la même période que tu fus contrainte à te marier à Warren Emerson. Un mariage arrangé. Pas ce qu'il te plaisait le plus, mais tu n'avais pas eu le choix.