Knock me down, it's all in vain || Elias F. Ruthven

Tu nais enfant unique. Pas que ça ait changé quoi que ce soit. Parce que tu ne vécus que quelques années avec tes parents. Tes parents sont des sorciers, ta mère étant de Sang-Pur et ton père de Sang-Mêlé. Vous viviez dans une maison assez sympathique, dans les bois. Tes parents étaient tout deux des vampires, chacun d'une lignée assez importante. Il fut bien assez vite conclu que toi aussi, tu étais un vampire. Mais un peu tardivement, une autre conclusion fut faite.

Tu n'avais pas manifesté de pouvoirs. Même tardivement, il n'y avait juste eu.. Rien. Rien de rien. Et tes parents durent bien se rendre à l'évidence, tu n'aurais probablement jamais de pouvoirs. Et ça, ils ne le supportaient pas. Alors ils décidèrent de ne simplement pas te garder. Et puisqu'ils ne voulaient pas te remettre à un membre de leur famille qui t'auraient de toute façon considéré comme un fardeau. Donc ils t'abandonnèrent, te mirent à l'adoption comme on le ferait  avec un animal. Tu ne t'y étais pas attendu, et autant dire que ça t'avait marqué et brisé le coeur. Parce que tu les aimais, tes parents. Te rendre compte que ce n'était pas réciproque, ça avait été compliqué. Tu était resté dans l'orphelinat jusqu'à tes 14 ans, et lorsque tu finis par trouver une famille, tu eu la « chance » de tomber sur un couple de sorciers plutôt ouverts d'esprit. Ils se fichaient de savoir si tu étais un cracmol ou non. Ils t'avaient accepté comme tu l'étais, même lorsque tu tentas de leur expliquer que tu étais un vampire. Il t'était bien plus facile de suivre des cours à la maison, ce que tes parents te permirent de faire. Tu n'entretenais pas vraiment de relation totalement familiale avec eux, plutôt amicale, cordiale. C'est dommage, tu aurais voulu plus mais tu étais trop réservé et timide pour oser demander de l'affection à l'époque. Mais au moins, ils semblaient vraiment te considérer comme leur fils. Ils ne t'avaient jamais empêché de te mêler au monde magique, malgré ton manque de pouvoirs. Ils étaient juste peu démonstratifs, ce n'était pas vraiment de leur faute. Tu ne leur voulais pas vraiment, en tout cas.

Vu ta scolarisation à la maison, à Edimburgh, tu ne sortais pas souvent. Même durant ton temps libre, tu préférais lire dans ton lit. Donc tu n'avais pas beaucoup d'amis. Tu n'avais de toute façon de ton point de vue pas vraiment besoin d'amis. Tu n'avais pas besoin de grand chose. Juste de sang, ce que tes parents parvenaient à te procurer de par leur travail à l'hopital. C'était une vie simple, tu n'étais pas vraiment heureux mais tu n'étais pas malheureux, tu te sentais seul mais en même temps ça te laissait du temps pour développer quelques capacités, comme les échecs, le dessin.. Tu stimulais ton esprit comme tu le pouvais, pour t'ennuyer le moins souvent possible.

Tu fis quand même le choix de faire des études supérieures, en communication. C'était un domaine qui étrangement, t'intéressait, et tu t'étais dit que ça ne te ferait pas de mal de te lancer là dedans. Ce serait un défi, un défi intéressant. Un défi personnel, aussi. Eviter la lumière du jour, se sentir mal en journée, commencer à interagir avec d'autres personnes. Ce n'est pas que ça avait été particulièrement difficile, mais ça avait été particulier. Comme le fait de déménager, tes parents avaient bien voulu te payer une collocation sur Londres. Tu t'y étais fait ceci dit, et ça avait été des années plus intéressantes que celles passées auparavant. Tu avais enfin commencé à te faire des amis, des amis moldus certes, à qui tu n'avais d'autre choix que de cacher ta nature. Mais tu t'y faisais, oui. La nuit, vu que tu te sentais généralement mieux, tu commençais enfin à sortir. Tu allais te poser dans des bars, tu te baladais quand tu voulais plus être seul.. Ca allait, c'était sympa. Et tu te sentais assez bien. Tu as eu plusieurs aventures, ce qui t'a toi même étonné, et tu s reçu ton diplome sans souci.

Au début, tu as réussi à te faire engager en tant que journaliste pour un petit journal londonien. C'était sympathique, c'est là que tu avais rencontré Elena. C'était une jeune femme charmante, qui travaillait ici depuis peu de temps comme toi, et tu ne sais pas ce qui l'a convaincue de venir te proposer un rendez-vous, si c'était tes cernes bien visibles ou ton envie de dormir constante, mais elle avait fait le premier pas. Et tu n'aurais pas pu en être plus heureux. Parce que tu te sentais bien avec elle, tu avais l'impression d'être normal et ce n'était pas plus mal. Vous aviez commencé à sortir ensemble assez tôt, c'était une chouette relation et vous vous sentiez tous deux particulièrement bien. Tu avais su lui cacher le fait que tu étais un vampire, tu ne sais encore aujourd'hui pas vraiment comment et ça avait été dur, mais ça faisait partie de ton quotidien. Elle était tombée enceinte plutôt rapidement, ce qui avait été une surprise, ainsi en 1993 naquit votre fille, Ada. Une fille adorable, à laquelle tu t'étais tout de suite énormément attaché, elle était tout pour toi. Tout comme ta désormais fiancée. Vous vous mariez un an après la naissance d'Ada, un mariage épuisant mais très beau. Pendant cette période de ta vie, tout se passait merveilleusement bien. Mais alors vraiment bien. Ca avait duré quelques années, tu étais même parvenu à te faire engager à Sorcière Hebdo en 2002, ce que tu n'aurais pas pensé possible. Mais pourtant, ça avait été faisable. Tu as éventuellement fini par parler à Elena du monde magique et de l'existence de certaines créatures, même si pendant un moment elle a cru que tu étais fou, elle a bien du se rendre à l'évidence en constatant que votre fille montrait des signes que oui, elle avait plutôt hérité de ton côté pour ça. Ca t'avait rendu assez heureux, de savoir que ton enfant aurait la chance de connaître plus en profondeur un monde que tu n'avait pas pu beaucoup explorer. Même si tu craignais qu'elle ne subisse peut-être des moqueries, du fait que ses parents soient et une Moldue, et un Cracmol.

Mais deux ans plus tard, tout ce bonheur avait fini par s'envoler. Tu ne sais pas pourquoi, ni comment, mais Elena a fini par te tromper. Avec un de ses collègues, tu les avais surpris en rentrant plus tôt un soir. Tu avais bien compris que ça ne servait à rien d'insister, elle n'était sans doutes plus heureuse avec toi. Aussi triste que cela puisse être, c'était un fait que tu acceptais et pour votre bien à tous deux, vous vous décidèrent à vous séparer. Tu as eu du mal à t'en remettre. Encore aujourd'hui tu as un peu de mal quand t'y penses, même s'il est certain que tu ne ressens plus d'amour pour elle, juste de la mélancolie. Vous vous partagiez la garde d'Ada, une semaine sur deux. Ce n'était pas très compliqué vu que vous viviez toujours tous deux sur Londres. Tu t'étais pris un petit appartement assez modeste, près de la Tamise et de St. George's Square. Assez grand, pour que lorsque Ada vienne, elle se sente bien. Tu la gâtais, tu ne voulais pas qu'elle préfère rester chez sa mère. Tu sortais souvent avec elle, l'emmenait régulièrement au restaurant, tu lui donnais absolument tout ce qu'elle souhaitait. Une fois à Poudlard, elle se plaisait à t'envoyer des hiboux pour te raconter comment se passaient ses cours, ça te faisait plaisir et dans un sens ça te faisait rêver. Tu voudrais pouvoir lui apporter encore plus, mais tu n'es pas incroyablement riche et tu ne gères pas incroyablement bien ton argent. Que ce soit en repas, cadeaux, vêtements.. Mais ça te convient, de vivre comme ça.

Aujourd'hui, tu vis plutôt bien. Tu tentes toujours d'oublier comme tu peux le fait que tu sois un vampire et que tu n'aies pas de pouvoirs, même si tu as des rappels quotidiens de ta situation. Ca fait un moment que tu travailles à Sorcière Hebdo et tu t'investis dans ton boulot de journaliste, tu n'es pas près d'arrêter de travailler là-bas, tu t'es bien vite rendu compte que tu adorais ça et que c'était quelque chose qui te permettait de t'épanouir. Tu continues de voir ta fille régulièrement, elle passe souvent te voir maintenant qu'elle a sa propre vie mais tu n'as plus de contacts avec Elena, et ce n'est pas plus mal comme ça. La situation actuelle t'inquiètes peu, tu ne te sens pas concerné par cette sorte de petite guerre. Mais ça t'intéresse, dans tous les cas. Tu suis ça d'assez près. Même si tu aurais plus tendance à être du même avis que les Abraxans, ça ne pourrait pas être totalement négatif de révéler aux Moldus l'existence du monde magique. Mais peut-être qu'ils s'y prennent mal, tu n'en sais rien. Tu espères juste que ça ne dérangera pas trop ton quotidien, ou que ça n'apportera de problèmes à personne.