C'était vide. Silencieux. Presque macabre, cette ambiance, dans ce manoir que tu as pourtant, pendant si longtemps adulé. Que tu as adoré. Mais maintenant, tu le hais, il te donne des frissons à chaque fois que tu y es. Mais tu ne te sens pas de l'abandonner, de le céder à des nouveaux propriétaires. Ce manoir, il était à feu tes parents, et ta bonne conscience t'empêchait de le quitter. Alors tu t'étais mise à habiter ici, sûrement le temps que tu te rendes compte que tu avais perdu tes parents. Certes, vivre ici ne te les rendrait pas, et sûrement que cela empirera juste ton cas. Mais tu en as besoin. De frôler ces murs, que tu as autrefois ignorer car tu trouvais leur couleur trop sombre. Maintenant, tout ce que tu ignorais en étant petite semblait avoir prit une valeur toute différente à tes yeux. Une valeur plus positive. Tout te les rappelait. Absolument tout. Même les vases, que ta mère ramenait fièrement lors de vos voyages. Ou alors la grande horloge située dans le salon, que ton père aimait regarder avant de partir travailler. Tant d'habitude disparue. Des habitudes qui te manquaient.


Tu avais cauchemardé cette nuit, pour le peu que tu avais réussi à fermer les yeux, voilà que ton cerveau décidait de te faire chier. Bravo. Donc le reste de la nuit, tu as veillé. T'occupa de Mistra, le chat de ta mère, qui semblait dépérir après que ta mère soit morte. Donc tu étais le plus possible de t'en occuper, au moins elle te tenait compagnie. Tu t'étais d'ailleurs assise, avec la boule de poils sur tes jambes, sur le bord de ta fenêtre, observant le lever de soleil. C'était beau, calme, paisible. Tu étais restée ici deux bonnes heures, tout en observant également Mistra, qui avait décidé de jouer avec un bout de fil qu'elle avait trouvé tu ne sais où. Sûrement dans les affaires de couture de ta mère. C'était la manière la plus logique, certes.


La matinée était passée lentement. L'heure du repas était pourtant là, mais toi qui est normalement une assez grosse mangeuse, tu n'avais pas daigné avaler quoi que ce soit. Alors que ton assiette était prête. Votre elfe de maison ne souhaitait que ton bien, alors elle continuait malgré tout de te préparer à manger. Tu l'avais remercié, car vous l'aviez toujours respecté. Oui, vous étiez ce genre de sorciers bienveillants, même avec les elfes de maison. Elle était gentille, mais tu n'avais pas la foi de manger. Alors ton repas chaud, qui refroidissait avec les minutes, restera sur la table centrale de la salle à manger. L'après midi était assez vite venue étonnement. Tu avais juste voulu nettoyer la chambre de tes parents, malgré que tu l'ais fait déjà trois fois en deux jours. Tu te souvenais juste que ta mère était plus que maniaque.


Sauf que la sonnerie de la porte d'entrée avait retenti. Tu avais sursauté, n'attendant rien, n'attendant personne. Les oreilles dressées de Mistra, ainsi que sa course vers la porte te rappelait ces moments où elle faisait la même chose quand ta mère daignait passer le pas de la porte en rentrant. Tu t'étais alors lentement dirigée vers la porte, fixant le miroir à côté, toi et tes cernes, ton corps marqué par la fatigue,  vraiment pas présentable. Tu soupirais, avant d'ouvrir la porte, puis tu reconnaissais la personne. Tu avais très vite d'ailleurs baissé les yeux. Tu es parfaitement consciente qu'il doit savoir que ton père n'est pas là, qu'il n'est plus là.


« Oh... Bonjour monsieur Hilderley.. Allez-y, rentrez !»


Tu essayais de sourire, malgré que ce soit catégoriquement faux.