Eithne Fetherstonhaugh

Tu es la dernière enfant de ta fratrie de trois enfant et la seule fille. Par contre tu as de nombreux cousins et une cousine du côté paternel. Tu la considère plus comme une soeur que comme une cousine. Dans l'ensemble, tu t'entends avec la majorité des membres de ta famille.

À Poudlard, ton nom ne passait pas inaperçu. C'est que tes frères et tes cousins plus âgés y sont passés avant toi. Et on peut dire qu'ils ont marqué les mémoires.

Tu avais été repartie à Poufsouffle. Tu avais réussi à te faire une petite bande d'amis. En troisième année, tu avais pris la Divination en option, tu avais alors découvert une passion et ta vocation : devenir professeure. Tu travaillais dur pour réussir tes examens.

Lors de la fin de ta sixième année, tu avais commencé à avoir une idylle avec un garçon de ta promotion. Un Serpentard. Tu avais eu ta première fois avec lui. Votre couple tenait bien et était plutôt solide.

Enfin c'est ce que tu pensais.

Tu n'avais pas eu tes règles depuis un mois. Tu ne t'étais pas inquiété plus que cela. Tu étais dans ta dernière année à Poudlard. Les Aspics se rapprochaient, il avait lieu le mois prochain. Tu avais mis ton absence de règles sur le compte du stress. Tout comme les nausées que tu avais. Tout comme ta poitrine qui te faisait mal. Tu étais à milles lieues d'imaginer ce que tu avais vraiment.

Enceinte.

Le verdict du médicomage que tu avais été voir après être tombée dans les pommes était tombé comme un couperet sur ta tête. Comment l'annoncer à tes parents ? À tes frères ? À ta famille. À ton petit ami ?

Petit ami qui avait fuit et t'avais quitté en apprenant la nouvelle. Être père à son âge, il ne pouvait pas le supporter. Il voulait profiter de la vie. Pas changer des couches. Tu étais désemparée. Tu avais fini par avouer la vérité à tes parents. Ton père ne l'avait pas bien pris au début. La nouvelle avait mis quelques jours avant qu'il puisse la digérer. Tu avais hésité à avorter. Tu étais étais même allé dans une clinique spécialisée pour le faire. Tu étais restée plus de dix minutes devant la porte, avant de te désister.

Tu as eu cette chance d'être soutenue par ta famille pour le restant de ta grossesse. Sans eux, tu ne sais pas si tu aurais tenu le coup. Ton accouchement avais été le pire jour de ta vie. Quinze heures à souffrir et cela malgré la péridurale. En même temps c'était le plus beau jour de ta vie. Quand la sage-femme a posée ta petite Selena. Ton bébé. Sur ta poitrine, tu avais ressenti cet amour indescriptible. Un amour que seule une mère peut comprendre. C'était plus fort que tout. Toutes ces mois et ces heures à souffrir le martyr s'étaient effacées d'un seul coup. Tu n'avais pas pu retenir tes larmes de bonheur.

Être mère à dix-huit ans, ce n'était pas facile. Comme tous les bébés, elle pleurait, hurlait. Tu n'avait plus une seconde à toi. À cela se rajoutait liée la fatigue accumulées. Selena ne faisait pas ses nuits et par extension, toi non plus. Tu étais épuisée. Et puis un jour tu as craqué. En plein repas de famille. Ta petite venait tout juste d'avoir deux ans. Tu avais eu un coup de nerfs qui t'avait fait balancé une assiette contre le mur de la cuisine. Tu avais pleuré dans les bras de ta mère. Tes parents et tes frères ne t'avaient plus laisser le choix. Si ils étaient déjà d'un bon soutien pour toi. Ils allaient l'être encore plus.

Ton père t'avait conseillé de reprendre tes études avant qu'il ne soit trop tard. Pour éviter de passer le restant de ta vie à galérer et pour que tu puisse avoir le métier de tes rêves. Tu as hésité longtemps. C'est quand ta fille a fêté son cinquième anniversaire, c'est à dire cette année, que tu as pris la décision de reprendre tes cours et de commencer un cursus en Enseignement. Tu as fait ta rentrée en première année à l'Université Magique, en septembre.

En plus de tes cours pendant la semaine, tu travailles de nuit pendant les weeks-end et les vacances, en tant que femme de ménage, pendant que ta petite dors chez papy et mamie. Tu ne gagnes pas un salaire mirobolant. Tu dors peu la nuit. Cinq heures au maximum. Quand tu es allée à l'enterrement de ton oncle, tu n'avais carrément pas fermer l'oeil de la nuit. Tu devrais arrêter. Mais tu ne veux pas que tout repose sur tes parents en leur imposant des frais en plus. Tu as envie de pouvoir faire plaisir à ta fille en lui offrant des beaux cadeaux pour noël et son anniversaire. Tu veux pouvoir lui offrir de temps en temps des nouveaux vêtements et des bons gâteaux et autres petits plaisirs. Dans quelques années tu deviendras professeur de Divination. Enfin, tu fais tout pour atteindre tes rêves. Ces moments de galères ne vont pas durer éternellement. Oui tu te sacrifies, mais ça en vaut la peine.